15 Mars 2016
Dans la mythologie grecque, les chimères sont des créatures fantastiques malfaisantes ... mais de nos jours, lorsque nous nous en entendons parler dans le domaine médical, nous apprenons qu'il s’agit en fait d’un amas de cellules, crées en éprouvette en incorporant un patrimoine génétique humain à un ovocyte animal, en général bovin ou lapin. De cette manière, un embryon est créé à 99.9% humain. Il permettrait de fournir des cellules souches embryonnaire pour les études des mécanismes responsables de graves maladies génétiques.
Grâce à cette méthode on pourrait également éviter les problèmes éthiques liés à l’utilisation d’œuf humain (embryon en trop produits in-vitro ou abandon parental) dans les expériences et recherches scientifiques.
En France, la création embryonnaire in-vitro (chimère) est interdite par la Loi, même à des fins de recherches.
Cependant, depuis le 5 septembre 2008, le Royaume-Uni est le premier pays au monde à officiellement autoriser la conception de chimères. C’est la Human Fertilisation and Embryology Authority qui assure la surveillance et l’évaluation des demandes de chimères. Cependant, les embryons créés ne pourront pas être implantés dans un utérus animal ou humain et ils devront être détruits au plus tard quatorze jours après leur création.
Pourtant, malgré les mesures prises pour réguler la création des chimères, cette décision fait débat.
Les partisans de cette pratique assurent qu’elle permettra d’avancer énormément dans le traitement des maladies génétiques. Pierre Savatier, chercheur INSERM (Institut National de la santé et de la Recherche Médicale) à l’institut des cellules souches et du cerveau, affirme que « Cela nous fera faire des pas de géants dans la compréhension des maladies génétiques » et désigne même la création embryonnaire comme « Un rêve pour la médecine régénérative ».
D’un autre côté, beaucoup de monde, comme Calum Mackellar, directeur de recherche au conseil écossais sur la bioéthique humaine, s’y oppose toujours, au nom de la bioéthique ainsi que celui de « l’identité et la dignité humaine ». C’est surtout le risque du développement d’un embryon hybride complet, malgré les interdits, qui laisse septique, voir totalement effrayé à la pensé des monstres qui pourraient voir le jour.
Sources : Magazine Phosphore n°319 (janvier 2008) - page 46 - Bioéthique : faut-il autoriser les chimères?